Silence dans les rangs du PS à propos de la réunification de la Bretagne

12 janvier 2012 | Actualités, France, Politique

12/01/2012 – 16h30
PARIS (NOVOpress Breizh) –
Ni Jean-Jacques Urvoas ni Marylise Lebranchu n’ont finalement voté la loi rendant possible la réunification de la Bretagne. Derrière Jean-Marc Ayrault, les conservateurs ont lancé une opération de reprise en main.

L’amendement Le Fur-de Rugy a été adopté par les députés mardi avec la loi sur le référendum d’initiative « partagée » (et surtout pas « populaire »). Les députés socialistes se sont abstenus. Tous les députés socialistes, y compris Jean-Jacques Urvoas, qui soutenait pourtant l’amendement avec chaleur voici trois semaines. Marylise Lebranchu, elle, n’a pas voté car elle était absente. « Comment peut-on être absent ou s’abstenir sur un texte aussi important pour la Bretagne ? » demande Marc Le Fur. « Comment peut-on soutenir la réunification le 21 décembre 2011 et ne pas voter le texte qui la rend possible le 10 janvier 2012 ? »

On s’étonne spécialement du silence de Jean-Jacques Urvoas. En décembre également, il n’avait pas hésité à s’écarter de la position socialiste lors du vote de la loi pénalisant la négation du génocide arménien. Et il s’en était expliqué clairement dans son blog. (On note que l’un des partisans notoires de cette loi au P.S. est le sénateur François Rebsamen, responsable des questions de sécurité dans l’équipe de campagne de François Hollande, un poste où l’on aurait plutôt attendu Jean-Jacques Urvoas.) Après son billet enthousiaste du 21 décembre, pourquoi n’a-t-il pas expliqué cette fois son abstention du 10 janvier ?

La réponse tient manifestement à l’ambiance pesante engendrée par ce sujet chez les socialistes. Les adversaires de la réunification ont lancé en coulisses une puissante tentative de reprise en main pour que rien ne change. La consigne de vote donnée par le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault était particulièrement impérieuse. Des « compagnons de route » en principe favorables à la réunification de la Bretagne commencent à savonner la planche : si la droite est pour la réunification, il faut sans doute être contre. Philippe Grosvalet, qui a succédé au « rattachiste » Patrick Mareschal à la présidence du conseil général de Loire-Atlantique, a été sommé de prendre position : il fait le minimum syndical en versant la larme de crocodile convenue sur le sort des Ligériens abandonnés par une Loire-Atlantique redevenue bretonne.

La loi va devoir passer devant le Sénat, dont la majorité est désormais à gauche. Il reste à voir si les sénateurs socialistes bretons sauront manifester leur indépendance par rapport aux caciques de leur parti.

Crédit photo : DR

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