01/01/2011 – 19h20
RENNES (NOVOpress Breizh) – En novembre, le chômage a augmenté dans toute la Bretagnede 1,09 % – un taux comparable à celui de l’ensemble français qui est de 1,1%. Difficile d’écrire, comme l’ont fait certains médias bretons, que « la hausse du chômage s’est calmée en Bretagne » alors que les chiffres pour l’emploi en France sont considérés comme catastrophiques.
Les chiffres collectés par Pôle emploi puis publiés par les DIRECCTES – qui ont remplacé en 2010 les anciennes directions du travail et de l’emploi – sont à manier avec précaution:
– les chiffres observés ne sont plus publiés, seuls le sont ceux « corrigés des variations saisonnières » CVS (en gros 6 mois d’augmentation chaque année de juin à novembre, suivis de 6 mois de baisse de décembre à mai), mais ceux-ci sont de moins en crédibles dans une période de hausse continue du chômage.
– D’autre part Pôle emploi ne transmet que le nombre des demandeurs d’emploi « tenus de faire des actes positifs de recherche » classés en 3 catégories, A (sans emploi dans le mois), B (ayant exercé une activité réduite de moins de 78 heures), C (activité réduite de plus de 78 heures).
– tous les licenciés économiques ayant opté pour un dispositif suivi de reclassement (la majorité) ne figurent plus dans les statistiques du chômage durant une période de 6 à 8 mois, étant considérés comme des « stagiaires de la formation professionnelle » même s’ils recherchent activement un emploi !
Au mois de novembre la situation de l’emploi en Bretagne, tout en continuant à se dégrader, a été très différente selon les départements. La région administrative Bretagne a connu une hausse du chômage beaucoup plus forte quela France. Le nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A augmente de 1,4%, contre 1,1% en France, avec 1.690 chômeurs de plus pour un total de 118.900 et une progression annuelle de + 5,4%. L’ensemble des catégories A+B+C croît de + 1,9% contre 1,2% en France soit 3.650 inscrits supplémentaires pour un total de 193.900 et une augmentation annuelle de + 5,6%.
En Loire-Atlantique, qui est le département le plus peuplé et industrialisé de Bretagne, on recense désormais 50.000 chômeurs de catégorie A – seul chiffre disponible à ce jour -, avec une progression de 0,3% en novembre. C’est grâce à la prise en compte de ce chiffre que l’augmentation totale du chômage en Bretagne réunie est égale à la moyenne nationale (photo en Une : Saint-Nazaire, dernier pôle industriel breton).
Dans les autres départements bretons, ce sont les Côtes-d’Armor qui connaissent la plus forte détérioration de l’emploi – 36.500 chômeurs de catégorie A B C +2,4% en un mois ; le Finistère compte quant à lui 54.480 chômeurs des 3 catégories, soit une progression de +2,1 % en un mois ; l’Ile-et-Vilaine enregistre 58.670 demandeurs d’emploi (+1,9%) et le Morbihan 44.870 – la plus faible hausse en novembre (+ 1,4 %).
On observe donc en Bretagne une situation contrastée, avec le département de Loire Atlantique qui semble tirer son épingle du jeu (son phare industriel, les chantiers de Saint Nazaire ont enregistré deux nouvelles commandes qui sont une bouffée d’oxygène pour la navale et ses sous traitants) mais aussi des constantes: une population jeune toujours plus touchée par le chômage comme celle des seniors alors que la durée de recherche d’emploi ne cesse de s’allonger. La conjoncture – donc l’emploi – s’améliorera-t-elle dans le prochain semestre marqué par l’élection présidentielle ? Alors que tous les indicateurs prévoient une probable récession, on peut légitimement en douter.
Crédit photo : Harrieta171Wikimedia, Licence CC.