La question écossaise préoccupe vivement le gouvernement britanique

30 décembre 2011 | Actualité internationale, Actualités, Europe

30/12/2011- 14h00 LONDRES (NOVOpress Breizh) –  Depuis que les nationalistes du Scottish Nationalist Party ont remporté une éclatante victoire aux élections écossaises en mai dernier, le Premier ministre David Cameron (conservateur) a promis de se battre « jusqu’à la limite de ses forces » pour conserver l’Ecosse dans l’Union. Son gouvernement travaille maintenant d’arrache-pied en vue de s’attaquer à une anomalie longtemps restée en suspens depuis la création du parlement écossais : ce qu’on appelle la « West Lothian Question » (question du Lothian occidental).

Cette question se rapporte au fait que les députés de circonscriptions écossaises peuvent voter à Westminster sur des sujets tels que la santé et l’éducation en Angleterre, tandis que les députés anglais n’ont pas voix au chapitre sur les sujets similaires en Ecosse… Après des ajournements répétés, le gouvernement a confirmé cette semaine qu’une commission destinée à examiner la West Lothian Question sera mise sur pied en février afin de remettre ses conclusions en 2013. Cela pourrait conduire au premier changement des droits de vote des députés depuis l’Acte d’union de 1707. Une commission de révision dirigée par Kenneth Clarke, secrétaire d’Etat à la Justice, a ainsi élaboré un plan visant à restreindre le droit des députés écossais à voter des lois qui concernent seulement l’Angleterre.

Les défenseurs de l’Union ont également longuement débattu à propos de la réponse à donner au Premier ministre écossais M. Salmond et à ses projets de référendum. Celui-ci a suggéré qu’il pourrait organiser un referendum proposant trois options aux Ecossais, à savoir celle du statu quo, celle de l’indépendance pure et simple ou celle de rester dans le Royaume-Uni, mais en accroissant les pouvoirs dévolus au parlement écossais.

De son côté, M. Cameron a créé récemment une sous-commission ministérielle, rattachée aux principaux ministres, afin de réfléchir à l’approche que le gouvernement doit adopter vis-à-vis d’un référendum en Ecosse. Certains membres du cabinet britannique se sont déclarés en faveur de la troisième option, celle qui consiste à donner davantage de pouvoir à Holyrood. Mais d’autres sont d’avis que l’attribution de davantage de pouvoirs à M. Salmond ne pourrait en définitive que conduire à l’indépendance pleine et entière de l’Ecosse ; ils veulent donc changer la loi afin de limiter le référendum à une question « oui ou non ».

Les partis unionistes sont également divisés quant à la question de savoir qui devrait décider du référendum et quand. De hauts responsables du Parti conservateur voudraient que M. Cameron prenne l’agenda en main et convoque lui-même un référendum écossais. Cela lui permettrait de dicter le calendrier et les termes du débat. Une hypothèse que réfute le ministre du travail, estimant qu’une telle initiative pourrait déclencher une réaction négative de la part des électeurs écossais.

Quel que soit le moment choisi pour le vote, les unionistes sont confrontés à un immense défi face à la campagne solidement argumentée et bien organisée de M. Salmond en faveur de l’indépendance. Ce dernier, qui vient de désigner Angus Robertson, le chef du groupe parlementaire du SNP à Westminster, comme directeur de sa campagne en faveur de l’indépendance, entend bien en effet réussir son pari. La marche de l’Ecosse vers l’indépendance semble très bien partie.

CeCrédit photo : Finlay McWalter Wikipedia licence CC

 

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