Loi sur la négation du génocide arménien et vote communautaire

26 décembre 2011 | Actualités, France, Politique

26/12/2011 – 10h00
PARIS (via le Bulletin de réinfo) –
Au‑delà de la judiciarisation de l’Histoire, cette loi cache les réalités du vote communautaire

A quelques mois de l’élection présidentielle, le vote de cette loi n’est pas anodin. Le président Nicolas Sarkozy cherche à complaire à l’importante communauté franco‑arménienne présente en France. Car à l’inverse de ce qu’il est rapporté dans les médias du système, il existe un vote communautaire, et il pèse lourdement sur les élections. A quelques mois de cette échéance cruciale, les candidats multiplient les danses du ventre auprès des différentes communautés. Le numéro 2 du Front national, Louis Alliot, est allé la semaine dernière draguer en Israël la communauté juive. Une communauté qui avait selon un journaliste israélien voté à 80 % pour le candidat Sarkozy en 2007. De son côté, le Parti socialiste n’est pas en reste, lui qui a misé depuis des années sur les Français d’origine afro‑maghrébines pour remplacer la désertion du vote ouvrier.

Malgré les différences sociales, les communautés votent de façon homogène

Toutes les études le montrent, le vote ethnique existe bel et bien. En 2007, 80 % des électeurs originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne avaient voté Ségolène Royal et quel que soit leur niveau socioprofessionnel. Un vote communautaire qui a été observé aussi chez la communauté antillaise. Un phénomène que l’on retrouve seulement chez les communautés extra‑européennes. Les descendants des populations européennes installées en France ont par exemple le même comportement électoral que le reste de la population.

Les hommes politiques regardent donc le poids électoral des communautés

Les hommes politiques savent très bien quel poids politique représente chaque communauté. Car il peut faire la différence notamment aux élections locales. Selon une étude citée par le journal « le Courrier de l’Atlas », les Français d’origine maghrébine représentent 4 % de l’électoral. Et du fait du morcellement ethnique, cet électorat peut peser très fortement sur les prochaines élections législatives. Pour la communauté franco‑arménienne c’est la même chose, elle peut faire la différence notamment dans le sud de la France et à Lyon. En tout cas, avec l’inflation du nombre de communautés en France, ira de pair une inflation des lois mémorielles.

Crédit photo : Richard Ying, licence CC.

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