Un paysan charentais affronte Monsanto devant le tribunal de Lyon

14 décembre 2011 | Environnement, France, Santé

14/12/2011 -19h30
LYON (NOVOpress Lyon) –
C’est une première dans le domaine du droit environnemental. Mardi, la 4ème chambre civile du tribunal de grande instance de Lyon examinait la plainte d’un agriculteur charentais, Paul François, contre le géant de l’agrochimie Monsanto, dont il accuse un produit herbicide d’être à l’origine de ses graves problèmes de santé. Pour l’agriculteur de Bernac, ce procès est l’aboutissement d’un long et éprouvant combat. Il est en effet aujourd’hui handicapé à 50% et les médecins considèrent que son système nerveux central a été affecté à la suite de l’inhalation d’un puissant désherbant, le Lasso, fabriqué par Monsanto.

Le Lasso est notamment constitué de chlorobenzène et d’alachlore, deux molécules toxiques. Maitre Lafforgue, l’avaocat du plaignant, a notamment fait remarquer que le désherbant avait été interdit au Canada dès 1985, en Belgique en 1990, au Royaume-Uni en 1992. En France, il ne l’a été qu’en 2007. Monsanto s’abrite, quant à lui, bien évidemment derrière l’homologation officielle de l’Etat dont bénéficiait son produit avant son interdiction. Mais l’on sait, depuis notamment l’affaire du Mediator, que les homologations officielles ne sont pas à l’abri de désinformation et de manipulation de la part des industriels et de leurs lobbys.

Les enjeux de ce procès inédit

Les enjeux sont importants en matières de dommages et intérêts demandés par la victime tout autant qu’en terme d’image pour le géant de l’agro-chimie. Mais au delà de ce cas particulier, ce procès est l’occasion de me mettre en lumière l’état de santé des agriculteurs français, nombreux à souffrir de maladies dues aux produits qu’ils manipulent et qui leur sont vendus par l’industrie.

Enfin, la portée de la procédure est également symbolique. Aujourd’hui, un particulier peut-il obtenir justice face à une puissance financière et commerciale aussi considérable que Monsanto ? Réponse le 13 février prochain.

Crédit photo : DR

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