«Les élèves ne sont pas autorisées à venir maquillées à l’école (hormis le jour du carnaval), porter des talons, des jupes ou shorts courts (mi-cuisses), des chaussures de plages (tongues ou sabots en plastique). »
Ce règlement, mettant au placard les tenues vestimentaires indécentes, n’est pas en vigueur dans un collège fréquenté par des adolescentes trop dévergondées. Il est appliqué dans une école… primaire (!), à Ploudalmézeau, près de Brest, dans le Finistère. Dans le journal « Ouest-France », la directrice de l’école s’explique : « L’an passé, nous avons remarqué plusieurs filles de CM2, habillées comme des femmes. Maquillées, mini-jupes ou shorts “ras-les-fesses” et talons. Entre enseignants, nous ne savions pas quoi en penser. Nous en avons parlé en conseil d’école… »
Et le conseil d’école a prié les lolitas de se rhabiller correctement. Cette histoire illustre les effets pervers d’une mode qui veut transformer les fillettes en obscurs objets du désir. Qu’on en juge… Dans certaines grandes surfaces, on vend des soutiens-gorge destinés aux petites filles de 8 à 10 ans (image ci-dessus), rembourrés de mousse pour donner l’illusion qu’elles ont des seins ! Le 18 décembre prochain à Paris, se déroulera la finale de Mini-Miss 2012, une compétition réservée aux « jeunes filles » (sic) de 7 à 12 ans et retransmise – avis aux pédophiles – sur Internet !
Interpellée par ce phénomène de société, Roselyne Bachelot, notre ministre des Solidarités, a décidé de mettre les pieds dans le plat. Elle a confié à Chantal Jouanno, aujourd’hui sénateur, une mission sur « l’hypersexualisation » des enfants. L’idée que l’ancien ministre des Sports se fait de sa mission, comme elle l’a exposée dans « Le Parisien », nous laisse cependant perplexes : « A travers ces images, qui les mettent en scène dans des accoutrements et des postures d’adultes, on véhicule aussi des représentations qui différencient très tôt les filles et les garçons. Si je caricature, c’est la femme sexuellement ouverte et l’homme, c’est l’étalon. Ces images contribuent à démontrer qu’au fond, il est préférable d’être un garçon qu’une fille. Donc ça interroge la politique de la parité. »
Plutôt que de se lancer dans des analyses à trois balles, la Jouanno ne ferait-elle pas mieux de s’interroger sur le rôle des parents et l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants ? Ainsi à Ploudalmézeau, suite à l’interdiction faite aux élèves de venir à l’école déguisées en petites « putes », une mère de famille s’est indignée : « C’est du sexisme ! Une atteinte à la liberté des femmes ! »
Alors, plus utile qu’une mission sur « l’hypersexualisation » des enfants, Roselyne Bachelot aurait mieux fait de commander un rapport sur « l’hyperconnerie » de certains parents, (mais il est vrai que c’est un boulot titanesque).
Pierre Tanger