13/12/2011 – 16h00
LYON (NOVOpress Lyon) – Les incohérence du “Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite” ont fini par provoquer le départ de la “Fédération Syndicale Etudiant (FSE)”. Dans une “Lettre ouverte au Collectif de Vigilance 69“, la section lyonnaise de ce syndicat étudiant proche des milieux anarchistes dénonce la transformation de ce Collectif “en bureau de liaison bavard pour préfets et journalistes” et plus particulièrement le fait que le “Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite” fasse “amiE-amiE avec la préfecture“. Des accusations très graves de la part d’un ancien membre important de ce rassemblement hétéroclite d’associations et de mouvements (des staliniens au Parti Socialiste en passant par le MRAP), puisqu’il accuse les dirigeants du Collectif de collaborer avec la préfecture, donc directement avec les services de l’Etat de Nicolas Sarkozy !
Les contradictions au sein du “Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite” sur la violence et les rapports avec les services de police
Le fond du problème au sein de ce Collectif réside dans l’approche du recours à la violence, avec d’un côté les partisans de l’action violente contre la Traboule et les Identitaires Lyonnais et de l’autre les partis et mouvements plus modérés qui prônent la collaboration avec les services de police et la préfecture. Une situation ubuesque que l’on retrouve dans les manifestations du “Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême Droite” où l’on voit Jean-Louis Touraine, adjoint socialiste du maire de Gérard Collomb, défiler aux côtés de centaines de militants d’extrême gauche armés et cagoulés, pas gênés eux de leur côté de manifester avec le responsable de la police municipale ! Le but du Parti Socialiste avec “d’autres organisations” étant évidemment de “récupérer” cette lutte contre une extrême droite fantasmée “au nom d’objectifs électoralistes“, comme le souligne la lettre ouverte de la FSE.
Les responsables (anonymes!) du “Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite“, face à ces tiraillements internes, ont donc préféré rassurer leurs alliés institutionnels (préfecture, service de police et Etat) en prônant publiquement “un antifascisme républicain”. Au risque de mécontenter les partisans de méthodes plus musclées et politiquement intègres, comme la “Fédération Syndicale Etudiant (FSE)“qui déclare dans son dernier communiqué que sa “violence est légitime” face aux “exploiteurs et aux larbins“. Quant à la CNT (anarcho-syndicaliste), les Voraces et la Rafal, elles n’ont pas décidé de quitter pour l’instant ce collectif travaillant en étroite collaboration avec la préfecture.
Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite : le double discours avec les forces de l’ordre ?
Actuellement, la position du Collectif s’apparente à celui d’un homme politique maniant le double discours. Ce grand écart idéologique ne devrait pas pouvoir tenir puisqu’il semble délicat, d’un côté de “vouloir faire ami-ami” avec le préfet, les services de police et le responsable de la police municipale et de l’autre, être hébergé par l’association “Témoins“ qui dénonce “les violences policières” et prône “le copwatching“, c’est-à-dire le fichage des policiers !
photo : exemple de fichage des policiers dans le Nord de la France) Ce n’est donc pas un hasard si l’adresse mail de ce collectif est hébergé par le serveur “riseup.net“(Révoltez-vous). Cette société se “trouve à Seattle, dans le nord-est des Etats-Unis. Ce prestataire, qui arbore les couleurs rouge et noir des autonomes anarchistes sur sa page d’accueil, est connu pour héberger des sites d’activistes de l’ultragauche à travers le monde, garantissant l’anonymat complet de ses clients grâce à des leurres numériques“(1). C’est ce serveur surtout qui héberge le site de délation et de fichage des policiers d’Ile-de-France et du Nord de la France, Copwatch Nord-IDF. Avouons-le, c’est un drôle de hasard pour le Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême Droite d’avoir sa boîte au lettre et son adresse mail chez une association et auprès d’un serveur internet qui prônent le “Copwatching“.
Par contre, il n’y a pas de doute sur le fait que, sciemment, le “Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême Droite” s’est associé avec des éléments de l’extrême gauche la plus radicale . Dès lors Jean-Louis Touraine, pourtant responsable de la police municipale, peut présenter ce collectif comme “responsable, respectueux de la non-violence et de la pluralité des opinions“, dans la réalité et comme les différentes manifestations l’ont montré, il est composé en large majorité de militants anarchistes et autonomes (2). Une mouvance qui s’est faite une spécialité de prôner la “casse des commerces“, le sabotage et les actes de violence à l’encontre des forces de l’ordre ! Les commerçant lyonnais victimes des émeutes en octobre 2010 apprécieront le tract diffusé aux moments des violences, justifiant “les actions des casseurs, comme des actes de sabotage qui dénotent plus de courage et qui portent des coups plus décisifs à l’économie de l’État et à sa volonté de tout contrôler que n’importe quel siège de syndicaliste à la table des négociations.“ Et des paroles aux actes, il y a un pas que de nombreux militants de cette mouvance, défilant cagoulés et armés lors des dernières manifestations du Collectif ont franchi.
Cassez du flic, détruire les commissariats

Jean-Louis Touraine, responsable de la police muncipale de Lyon lors d'une manifestation organisée par le Collectif Vigilance 69
A Lyon, trois médias anarchistes tiennent le pavé : Rebellyon sur internet, Radio Canut sur les ondes hertziennes et le journal “Outrage”. Ils organisent en commun et périodiquement les journées “médias libres” dans différents lieux de l’agglomération lyonnaise. Si les deux premiers sont les vitrines de cette mouvance auprès de l’opinion publique, le journal “Outrage” quant à lui sert de bulletin de liaison aux militants anarchistes et aux sympathisants (vendu entre autre au local de la CNT et au Centre Social Autogéré). Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il vaut le coup d’oeil !
Notamment le passage sur les accidents ayant tué plusieurs policiers et titré “Heureux hasards” (numéro 2) :
L’incendie criminelle de l’Etablissement pénitentiaire pour mineurs (EPM)en 2006 dans la rubrique “chronologie des actions de résistance” (numéro 1) :
L’incendie criminelle des locaux de la police dans le 3ème arrondissement (numéro 9) :
L’attaque du commissariat de la police municipale à la Croix-Rousse (numéro 9) :
Derrière la cagoule des anarchistes, des incendiaires de commissariats et de locaux municipaux ?
(Photo du commissariat de la police municipale de la Croix-Rousse vandalisé) Concernant l’attaque en juillet 2010 du commissariat de la police municipale à la Croix-Rouse par “un groupe de dix ou douze personnes“, près de 80 impacts ont été dénombré sur ses vitres en verre renforcé. Comme le note Le Progrès, “ce geste n’a pas été revendiqué même si les auteurs de ces actes de vandalisme ne semblent pas avoir agi par hasard“. Comme “n’avait pas agi aux hasards” deux semaines auparavant, les incendiaires de locaux de la police dans le 3ème arrondissement et de 9 véhicules de la police en juin 2010. Les soupçons se portent évidemment sur cette mouvance anarchiste qui n’est pas à son coup d’essai en la matière. Déjà en 2005, trois militants d’extrême gauche avaient été interpellés pour avoir brisé les vitres d’un commissariat de la police municipale lors d’une manifestation.
En décembre 2004, c’est un point de vente Bouygues Immobilier qui avait été incendié et un chantier de GFC Construction (filiale de Bouygues) rue Saigner à Villeurbanne (69) attaqué au cocktail molotov dans la nuit du 19 au 20 décembre (3). En mai 2007, le local de l’UMP de Villeurbanne avait été incendié par deux militants de cette mouvance. Le même soir, une dizaine de militants anarchistes avait attaqué le commissariat du 1er arrondissement, brisant les vitres du local et les des voitures de police stationnées.
Crédit photos : DR
(1) Le Parisien, 30 septembre 2011
(2) Le journaliste du journal Le Progrès notait en mai dernier lors de leur dernière manifestation : “Certes quelques banderoles du PCF, de la CGT, de Sud, du Front de gauche ou du NPA mais une écrasante présence de la CNT (confédération nationale du travail) ou du groupe de rassemblement anarchistes.”
(3) Voici le texte revendication sur internet “GFC Construction construit des résidences bourgeoises, mais aussi des prisons (Toulon) et des centres de rétention (Lyon Saint-Exupéry), tout comme la plupart des filiales de Bouygues Construction. Bouygues participe à notre enfermement, participons à sa destruction. Que brule Bouygues. Que crame GFC Construction”