05/12/2011 -19h30
ROME (NOVOpress) – Après l’arrestation d’Alberto Palladino (« Zippo »), représentant du Blocco studentesco et responsable de CasaPound Italia dans le IVème arrondissement de Rome , la gauche exulte. Les photographes de presse ont été autorisés à prendre Palladino menotté et son image a été massivement reproduite par les mêmes qui, il y a quelques mois, avaient reproduit en traduction italienne les déclamations de Bernard-Henri Lévy contre les photographies de Dominique Strauss-Kahn en menottes. « Aucune loi, s’indignait notre BHL d’exportation, n’autorise à faire d’un suspect un monstre ».
Ces beaux principes ne valent plus quand il s’agit d’un pauvre étudiant de 23 ans, membre de CasaPound. Un député italien du centre droit a quand même eu le courage de présenter une interrogation parlementaire pour demander « si les modalités de l’arrestation de Palladino et de son transfert en prison n’avaient pas porté atteinte à la dignité du détenu ».
L’accusation contre Palladino ne repose que sur le témoignage de trois militants du Parti Démocrate (plus ou moins l’équivalent du PS français allié aux vieux restes de la démocratie chréteienne version Modem de François Bayrou), qui affirment avoir reconnu en lui un de leurs agresseurs: le seul, à les en croire, qui aurait eu l’amabilité d’agir à visage découvert. Pour leur prêter main forte, une pétition a été lancée sur Facebook : « Moi aussi, j’ai dénoncé Palladino ». Ses promoteurs ne craignent pas d’avancer : « Quiconque croit dans les valeurs de la justice a le devoir de signer cet appel et de déclarer avoir dénoncé Alberto Palladino ». Un véritable appel aux faux témoignage !
Le Parti Démocrate a publié sur son site officiel une liste des premiers signataires : une députée, un sénateur, la députée européenne Silvia Costa (grande figure de la Démocratie chrétienne), toute une bande de conseillers municipaux, le « responsable immigration des Jeunes Démocrates de Rome »… À en croire les promoteurs de l’initiative, « le nombre d’adhérents à l’initiative “Moi aussi j’ai dénoncé Palladino” augmente d’heure en heure ». Autant de gens qui se portent donc accusateurs du jeune étudiant de CasaPound sans l’avoir même jamais vu : non pour ce qu’il a ou aurait fait, mais pour ce qu’il est.
La gauche est confiante dans le fait que la banque Goldman Sachs, maîtresse du nouveau gouvernement italien, lui servira de bras séculier. Dans un communiqué, Enzo Foschi, conseiller régional du Parti Démocrate, ne craint pas d’appeler à l’interdiction de CasaPound : « Il est désormais clair à tous que Casapound n’est plus un sujet à traiter politiquement mais est une pure et simple question d’ordre public, qui doit être traitée comme telle. Nous demandons donc aux forces de l’ordre d’agir de manière appropriée contre ceux qui agissent contre la démocratie elle-même ».
Gianluca Iannone, président de CasaPound Italia, a protesté contre « le lynchage médiatique orchestré par le Parti Démocrate et l’extrême gauche ». « Rome, a déclaré Iannone, ne peut que réagir avec mépris face à quelque chose d’aussi méprisable que des manifestations de joie pour l’arrestation d’un garçon de 23 ans, qui est en prison sur la base des seules affirmations de certains de ses adversaires politiques ». À l’appel de CasaPound, 500 personnes ont participé dimanche soir à une marche aux flambeaux (vidéo ci-dessous) sur le Janicule, devant la prison Regina Coeli où « Zippo » est toujours placé en détention provisoire. « Nous sommes ici, a expliqué Andrea Antonini, vice-président de CasaPound Italia, avec la Rome qui se révolte contre la délation et le mensonge. […] Avec la Rome qui n’accepte pas qu’un garçon qui rentre d’une mission humanitaire en Birmanie, où il a travaillé pour construire des hôpitaux et des rizières, et où il s’est rendu en utilisant un billet acheté bien avant l’agression dont il est accusé, soit arrêté comme s’il était un nouveau Toto Riina, menotté et porté en prison devant des dizaines de photographes ».