03/12/2011 – 18h30
ÉDIMBOURG (NOVOpress Breizh) – Célèbre historien écossais, Alistair Moffat se passionne pour la génétique des populations, dont les progrès récents permettent de dire avec une précision croissante d’où viennent nos ancêtres. Il vient de lancer un travail de recherche qui constitue une première mondiale sur la population écossaise.
L’historien Alistair Moffat vient de donner le coup d’envoi d’une immense enquête sur le patrimoine génétique des Écossais. « Les archives de notre histoire gisent dissimulées en quantité presque illimitée à l’intérieur de notre corps », explique-t-il. « Nous transportons partout avec nous l’histoire antique de l’Écosse ».
Né en 1950 dans les Borders, Alistair Moffat a étudié l’histoire médiévale à St Andrews ; il y a gardé de solides amitiés puisqu’il vient d’être élu recteur de cette université qui s’apprête à fêter son 600e anniversaire. D’abord directeur du célébrissime Edinburgh Fringe Festival, puis journaliste de télévision pendant près de vingt ans, il se consacre à l’écriture depuis 1999. Il est l’auteur d’une bonne vingtaine de livres à dominante historique : Arthur and the Lost Kingdoms, Before Scotland, The Highland Clans, etc. Tous ont été des succès de librairie, mais le dernier a fait sensation. Intitulé The Scots: A Genetic Journey, il explore l’histoire de l’Écosse telle qu’elle est inscrite dans l’ADN de ses habitants.
Depuis la découverte de la structure de l’ADN en 1953 et le premier séquençage du génome humain, achevé en 2003, la génétique progresse à pas de géant. La génétique des populations, en particulier, exploite l’existence de « marqueurs » transmis de génération en génération pour répondre à la question : « D’où venons-nous ? » Pour écrire son livre, Moffat s’est associé à un chercheur en génétique, le docteur James F. Wilson, auteur d’importants travaux sur les traces des Vikings dans le patrimoine génétique des Britanniques ou sur le peuplement des îles Orcades. Entre autres découvertes fascinantes, il rapporte que 4 % des Écossais mâles sont porteurs du marqueur génétique, M284, ce qui fait d’eux de lointains descendants d’un homme qui habitait la grotte Chauvet (Ardèche) il y a 27.000 ans.
Alistair Moffat veut à présent aller plus loin. D’où le lancement, mercredi dernier, d’une immense étude qui vise à analyser l’ADN de milliers d’Écossais afin de retracer leurs origines lointaines. Cette initiative écossaise est une première mondiale : jamais auparavant une telle opération n’avait été engagée. Elle est aujourd’hui possible grâce aux progrès des techniques d’analyse génétique : un prélèvement de salive suffit. Moffat espère la participation de 20.000 personnes.