22/11/2011 – 16h00
LYON (NOVOpress Lyon) – Dans un entretien accordé au journal Le Parisien/Aujourd’hui en France, le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, s’en prend très violemment à l’écologiste Philippe Meirieu. Selon l’édile lyonnais, le choix de ce candidat pour représenter le PS et les Verts aux prochaines législatives serait une basse manœuvre de la première secrétaire du Parti Socialiste, Martine Aubry, pour contrer les soutiens locaux du candidat socialiste à l’élection présidentielle François Hollande (1) !

En tout cas, le “terrorisme intellectuel” que mènent certains groupes de pression à Lyon commence même à exaspérer le sénateur-maire de Lyon. De son côté, en octobre dernier, le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, avait adressé une petite pique à la Licra et la Ligue des Droits de l’homme, en évoquant des “gens qui, à mon sens, demandent un peu trop d’interdiction” ! Pourtant, ce genre de déclarations ne doivent pas faire oublier que depuis son élection à la mairie de Lyon, Gérard Collomb, n’est pas un modèle de vertu en matière de lutte contre le politiquement correct.
La location des salles municipales :
Depuis 2006, la mairie de Lyon a décidé d’encadrer rigoureusement la location des salles municipales aux associations religieuses ou politiques. Le Conseil lyonnais pour le respect des droits, emmené par son président de l’époque, l’avocat Alain Jakubowicz (désormais président de la LICRA), avait remis un rapport à Gérard Collomb sur les modalités de location de salles municipales. Alain Jakubowicz avait demandé la nécessité “d’instaurer des exceptions (à la liberté de réunion) et de préconiser une vigilance toute particulière en certaines matières“. Ne sont pas les “bienvenues” à Lyon, les personnes condamnées pour diffamation ou provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à raison de l’origine, la race, la religion, le sexe, la maladie ou le handicap ou pour négation de crimes pour contre l’humanité. Alain Jakubowicz avait dans sa ligne de mire à l’époque, les conférences de Tariq Ramadan, les meetings de Bruno Gollnisch, et les spectacles de Dieudonné. Le hic, c’est que ce code éthique est branlant du point de vue judiciaire, mais pour la mairie de Lyon cela ne pose pas de problème : “Si la ville est condamnée, et il est des condamnations flatteuses, elle le sera sur des valeurs morales.”
Le Conseil lyonnais pour le respect des droits
Né officiellement en octobre 2001, le CLRD est une émanation d’une commission extra-municipale créée en 1989 alors que Michel Noir était maire de Lyon et Alain Jakubowicz l’un de ses adjoints. Depuis 2009, il est “présidé par le Maire de Lyon, Monsieur Gérard Collomb, et animé par un président délégué, M. Bernard Husson”. Dans une présentation pompeuse, cette institution unique en France se définit comme le “résultat d’une volonté collective de dépasser les différences d’opinion, de sensibilités et d’origines autour des valeurs communes de la République. Elle trouve son sens dans l’aspiration à construire une Cité pour tous à partir de la Maison Commune”. Parmi les élus et les associations qui le composent, dans cette “mission de veille et d’alerte”, on peut noter : la maison du B’naï B’rith, la fédération du Rhône du Mrap, l’association homosexuelle “L’Autre Cercle”, la LICRA, la Ligue des Droits de l’Homme, Alain Jakubowicz (l’actuel président de la LICRA), les groupes communistes, les Verts et socialistes, différents adjoints au maire et toutes les mairies d’arrondissement.
Le tribunal du politiquement correct ?
En 2008, le Conseil Lyonnais pour le Respect des Droits, avait fait passer “l’examen d’entrée” aux deux principaux candidats à l’élection municipale de l’UMP, Dominique Perben et du PS, l’actuel maire de Lyon, Gérard Collomb, sur leurs programmes concernant “ceux qui sont un peu moins égaux que les autres“, c’est à dire les immigrés, les exclus et les questions de racisme dans la société. Le débat démocratique ressemblait alors plus à une forme de tribunal des bonnes mœurs politiques, si on en juge par le compte rendu réalisé par le journal LibéLyon : “Le candidat s’assoit face à une cinquantaine de représentants d’associations et à côté du président de séance Alain Jakubowicz, parfait dans le rôle du procureur intraitable qui n’hésite pas à bousculer les candidats, à hausser la voix, taper du poing sur la table et, surtout, à ne jamais lâcher le morceau.”
Au jeu des questions, c’est Dominique Perben qui a réussi à se distinguer par sa faculté à accepter toutes les demandes : “Le groupe milloniste au conseil municipal avait refusé de voter leurs subventions [Licra, Hyppocampe]. Le candidat UMP (qui n’est pas dans le conseil municipal sortant) assure qu’il maintiendra ces aides.« Comment allez-vous vous y prendre pour convaincre un tiers de vos colistiers ? », demande Stéphane Nivet, représentant d’Hippocampe, association de vigilance contre l’antisémitisme à Lyon 3. « Je m’y prendrais avec conviction et autorité », assure Dominique Perben”. Quant à Gérard Collomb il n’est pas en reste pour battre sa coulpe : “Gérard Collomb se distingue sur la question du racisme dans le football. « Qu’est-ce que c’est que ce silence des politiques sur ce sujet ?», peste Alain Jakubowicz. Gérard Collomb reconnaît avoir été léger, lorsqu’en avril dernier, un joueur de l’OL avait eu un geste raciste face à un adversaire noir. « Ce n’est pas acceptable. En tant que maire de Lyon, j’aurais du réagir. Je fais mon mea culpa ». Il promet d’alerter personnellement Jean-Michel Aulas? sur le sujet.”