21/11/2011 – 13h30
MADRID (NOVOpress) — Avec 186 sièges, le Parti populaire espagnol (PP) obtient la plus belle victoire électorale depuis la mort de Franco en 1975, trois sièges de plus qu’en 2000 avec José Maria Aznar. Cette majorité absolue en sièges lui confère la possibilité de gouverner sans l’appui des partis nationalistes du Pays basque et de Catalogne.
En additionnant toutes les forces qui rejoignent le PP sur tout ou partie de son programme économique, la droite libérale peut compter sur un total théorique de 215 sièges sur un total de 350, soit bien plus que la majorité de 176 sièges.
Ces résultats cachent deux réalités qui nuancent l’euphorie des libéraux.
Ces résultats ne reflètent pas tant l’adhésion d’une majorité d’Espagnols au programme libéral du PP, mais ils résultent plutôt d’un effondrement sans précédent du Parti socialiste espagnol (PSOE) dans un climat de désenchantement de l’ensemble du pays à l’égard de la politique.
Le PP a perdu un demi million de voix par rapport aux élections de 2008. Sa victoire ne s’explique que par la chute vertigineuse du nombre d’électeurs du PSOE dont plus de quatre millions sont restés à la maison.
La seconde réalité dont il faut tenir compte est l’injustice électorale dont souffrent les formations minoritaires « nationales ». Pour obtenir l’appui des formations nationalistes périphériques, notamment au Pays Basque et en Catalogne, la loi électorale accorde une prime aux formations politiques qui concentrent leurs électeurs dans une communauté autonome.
A titre d’exemple, les libéraux Catalans de Convergencia e Unio obtiennent 16 députés avec un million d’électeurs. Les communistes doivent se contenter de 11 sièges avec plus d’un million et demi d’électeurs. Le parti de l’ancienne députée socialiste Rosa Diez obtient seulement 5 députés avec plus d’électeurs que la droite catalane.
Une des nouveautés du parlement est l’arrivée en force de la gauche basque proche de l’ETA. Renforcée par l’armistice unilatéral annoncé par l’ETA, cette coalition de petits partis de l’extrême-gauche basque obtient 7 sièges alors que le traditionnel Parti nationaliste basque (PNV) se contente de 5 sièges.
Avec une Espagne majoritairement acquise à ca cause, le PP a devant lui un boulevard pour imposer les réformes dont le pays a besoin pour affronter la crise économique, le chômage massif et la crise de la dette publique, notamment celle des communautés autonome.
Si on peut s’attendre à ce que les libéraux du PP s’attaquent de front à la crise économique, il ne faut pas les voir se mobiliser contre l’immigration massive contre les mesures d’ingénierie sociale inventées par les socialistes comme la loi de « Mémoire historique » qui a profondément divisé le pays en rouvrant les anciennes plaies de la Guerre civile depuis longtemps oubliées.
C’est en refusant le volet culturel du combat politique que la droite libérale sème les graines de sa future défaite.
Photo en Une : Mariano Rajoy, président du Partido Popular. Photo prise le 15/11/2011 à Santander. Crédit : Partido Popular de Cantabria via Flickr (cc)