15/11/2011 – 12h15
NANTES (NOVOpress Breizh) – En campagne pour le compte de Nicolas Sarkozy, François Fillon (photo) était hier en Bretagne, dans le Vignoble nantais, pour défendre la politique du gouvernement face à la crise et tenter de remonter le moral de ses troupes. En omettant soigneusement de rappeler les responsabilités de son propre camp.
«Pendant trop longtemps notre pays a emprunté sur les marchés sans vraiment se poser la question du remboursement futur, en se disant qu’il étant une grande puissance et que de toutes façons on ferait toujours crédit à une grande puissance», a reconnu le Premier ministre à Clisson où il était venu inaugurer les nouveaux locaux d’une PME, avant de conclure – ce qui n’est pas vraiment un scoop – « nous sommes trop endettés. » A qui la faute ? François Fillon, qui met en cause la responsabilité des socialistes – il n’a pas tort – oublie un peu vite celle de son propre camp.
En effet quand il était ministre du Budget dans le gouvernement Balladur (29 mars 1993 -11 mai 1995) Nicolas Sarkozy avait fait fort : en deux ans la dette publique était passée de 440,1 milliards d’euros à 662,8 milliards. Ministre d’Etat, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (31 mars 2004 au 29 novembre 2004) dans le gouvernement Raffarin, il avait persévéré : fin 2003, la dette publique s’établissait à 994,5 milliards d’euros ; à la fin 2004 elle atteignait 1068,3 milliards d’euros, passant ainsi la barre symbolique des 1000 milliards d’euros.
Elu Président de la République, Nicolas Sarkozy – en compagnie de son « collaborateur » François Fillon – a continué sur sa lancée. La dette publique était de 1142,1 milliards d’euros à la fin 2006 ; à fin juin de cette année elle était à 1692,7 milliards d’euros. Une somme qui représente environ 86,2% du produit intérieur brut de la France.
En meeting hier soir à Vertou, le Premier ministre a martelé devant un millier de supporteurs que « ce temps est fini, l’heure de vérité a sonné», ajoutant que «cela ne sert à rien de s’en prendre aux banquiers ou aux agences de notation: la seule chose bien réelle, c’est que nous sommes trop endettés.» Oubliant simplement d’avouer que c’est en effet toute une oligarchie, non seulement française mais aussi européenne, qui s’est soumise, volontairement et depuis des décennies, au pouvoir des financiers, véritables bénéficiaires de la mondialisation. Une abdication dont les peuples vont devoir, si rien ne change, payer la lourde facture. C’est bien ce message que Monsieur Fillon était chargé de transmettre hier.
Crédit photo : Remi Jouan, licence CC.