10/11/2011 – 18h30
MOSCOU (NOVOpress) – Mardi 8 novembre, le chancelier allemand Angela Merkel, accompagné du président russe Medvedev et du Premier ministre français François Fillon, a inauguré le nouveau gazoduc Nord Stream. Ce gazoduc reliera désormais la ville russe de Vyborg à la ville allemande de Greifswald. Il permettra d’alimenter 26 millions de foyers européens, d’ici la fin 2012.
L’aboutissement de ce projet titanesque est une bonne nouvelle pour les pays occidentaux
L’itinéraire de Nord Stream passe par les eaux territoriales et les zones économiques exclusives du Danemark, de la Suède, de la Finlande, de la Russie et de l’Allemagne. L’acheminement du gaz russe vers les pays occidentaux se fait désormais directement, sans traverser des pays tiers, ce qui renforce la sécurité énergétique de l’Europe. Adieu donc aux chantages biélorusses qui, en 2009, avaient provoqué des coupures de chauffage et un arrêt de certaines usines dans une bonne partie de l’Europe.
Mais la Russie peut également se frotter les mains. L’opérateur du projet, Nord Stream AG, est détenu en majorité par le russe Gazprom (51 %). Les 49 % restants sont détenus par les allemands Wintershall Holding et E.ON Ruhrgas (15,5 % chacun), le néerlandais Gasunie et le français GDF Suez (9 % chacun). La Russie a donc désormais le contrôle de l’acheminement de son gaz vers ses clients. Elle a les mains libres pour négocier en position de force avec l’Ukraine et la Biélorussie. Jusqu’alors partenaires pour l’acheminement du gaz, ces deux pays ne seront plus, à moyen terme, que des clients dépendants du gaz russe.
Les Américains ne peuvent que constater les dégâts
Le projet de gazoduc américain Nabucco, en butte à de nombreuses difficultés diplomatiques et techniques, n’entrera pas en fonction avant 2017. Son objectif est d’approvisionner l’Europe en gaz non-russe via la Turquie, en contournant la Russie et l’Ukraine. Quant au gazoduc russo-italien South Stream en Méditerranée, il doit entrer en service d’ici 2015…
Pas sûr que les clients européens et les fournisseurs d’Asie centrale aient la patience d’attendre 2017 !