“Fondamentalistes chrétiens” : opération de guerre sémantique contre des manifestants catholiques

27 octobre 2011 | Actualités, France, Médias

27/10/2011 – 18h10
PARIS (NOVOpress) — Depuis ce jeudi 27 octobre, les jeunes manifestants catholiques venus protester contre la pièce de théâtre « Sur le concept du visage du fils de Dieu » sont désormais assimilés à des “fondamentalistes chrétiens” – entendez par là des terroristes – dans le cadre de ce que l’on peut appeler une opération de guerre sémantique ouverte, venue de la presse de gauche.

Tout au long de l’après-midi, par un bandeau défilant d’informations, la chaîne d’information BFM.TV a désigné les opposants à la pièce scatologique blasphématoire de Romeo Castellucci par le terme de « fondamentalistes chrétiens ». Ce même terme est repris par Libération, Le Monde, L’Humanité ou les Inrocks.

"Fondamentalistes chrétiens" : opération de guerre sémantique contre des manifestants catholiques

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Cette appellation n’est pas neutre ni innocente. C’est en effet celle qui fut utilisée par les médias “mainstream” pour qualifier le responsable de la tuerie de 77 jeunes sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011. Ce jeune homme appartenait à la franc-maçonnerie et à une église dite fondamentaliste, selon l’usage local. En effet ce mot désigne généralement ceux qui ont une lecture primaire de la Bible, fondement de nombreux cultes chrétiens protestants. Il ne renvoie pas à l’acception actuelle par laquelle on désigne bien souvent les fidèles qui ont une attitude sans concession envers les dogmes de base ou les principes d’une doctrine ou d’une religion.

Assimiler les jeunes chrétiens venus prier devant le Théâtre de la Ville à des fondamentalistes revient à les désigner dans l’imaginaire collectif comme des terroristes probables ou en devenir, à faire l’amalgame avec le geste fou d’Anders Behring Breivik.

L’usage de ce terme envers des gens pacifiques qui n’ont attaqué ni blessé personne est d’autant plus scandaleux que si violence il y a, c’est bien de la pièce envers les chrétiens et, comme ce fut le cas contre les jeunes militants royalistes de l’Action Française, le fait de la Police à l’égard des manifestants sur place.

Photo en Une : le Théâtre de la Ville, place du Châtelet à Paris, qui accueille jusqu’au 30 octobre une pièce jugée blasphématoire par de nombreux chrétiens. Crédits : Terry Dun, via Flickr (cc)

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