Lyon et la France seront les banlieues du “Grand Paris”

20 octobre 2011 | Politique

20/10/2011 – 22h00
LYON (NOVOpress Lyon) – Le discours de Nicolas Sarkozy sur sa vision du “Grand Paris” à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, lundi dernier, est passé relativement inaperçu dans les médias régionaux et nationaux. Il est vrai que les Lyonnais et les Provinciaux en règle générale ne pensaient pas être directement concernés par l’aménagement de la Capitale et de la région Ile de France. Et pourtant, mal leur en a pris, ils auraient été effarés d’apprendre que la France en général et Lyon en particulier seront bientôt les banlieues du « Grand Paris ».

Lyon et la France seront les banlieues du “Grand Paris”Nicolas Sarkozy est clair : « ce grand projet du Grand Paris qui déborde des frontières de l’Ile-de-France, qui dépasse les limites du Bassin Parisien, qui va jusqu’au Havre, je ne le conçois que comme la première étape, au fond, d’un projet plus vaste qui englobera demain le Grand Lyon et le Grand Marseille dans un grand arc de développement s’ordonnant autour de la vallée de la Seine et de la vallée du Rhône avec, à ses extrémités, comme débouchés naturels, les deux grands ports français. » Par cette déclaration, le président de la République signe officiellement l’absorption de la France par ce trou noir qui ne cesse de s’agrandir chaque année et que l’on nomme le « Grand Paris ». D’ailleurs, ce « Grand Paris », sans queue ni tête historique, ne cache qu’un seul objectif, celui de créer une mégalopole gigantesque (du Havre jusqu’à Marseille), seule capable, pour notre classe politique, de pouvoir rivaliser avec ses concurrentes asiatiques, notamment japonaises (Tokyo et ses 40 millions d’habitants !), chinoises (Chongqing et ses 30 millions d’habitants), ou américaines (New York, Sao Paulo, Mexico, Los Angeles).

On comprend mieux, dans ce contexte, les déclarations du sénateur-maire, Gérard Collomb, voulant fusionner les villes de Lyon et de Saint-Etienne pour ne former qu’une seule métropole (1). Ce ne sont que les prémisses régionales d’une fusion à plus grande échelle, la « Reductio ad unum » de la France en un « Grand Francillien ».

Vers la fin des diversités provinciales, nationales et continentales

Le sociologue français Michel Maffesoli, que l’on ne peut guère soupçonner d’« Identitairophilie », dit une chose très juste, « la France a inventé la modernité, entre Descartes et les Lumières jusqu’au XIXe siècle, mais il y a une frousse française pour penser une cohérence à partir de la multiplicité. (…) la multiplicité a été gommée à la fin du XIXe siècle. Les hussards noirs de la République, ce n’est pas autre chose. Reductio ad unum, telle est la grande idéologie du siècle. » Pour détruire cette diversité, la République Jacobine comme les grands groupes financiers, main dans la main pour araser les identités pour créer des citoyens/consommateurs, ont utilisé la contrainte physique pendant plusieurs décennies. Le changement de mentalités a été plus long à mettre en place, mais il est clair désormais que les valeurs libérales-libertaires ont gagné culturellement et économiquement.

Lyon, ville de bobos

Le terme de « bourgeois-bohême » n’est qu’un nouveau concept pour désigner la mentalité de « petits bourgeois » qui gangrène désormais la grande majorité de la jeunesse lyonnaise. Le peuple lyonnais a été expulsé vers des banlieues de plus en plus lointaines, diluant son identité dans la sous-culture de la société de consommation, laissant la ville de Lyon à de nouveaux habitants, parfois natifs de la Capitale des Gaules ou non, mais qu’importe puisque ils ont tous la même idéologie et les mêmes valeurs « miso-identitaires » apprises à l’école et à la télévision.

 

Pour finir, une citation de l’indispensable ouvrage « La guerre culturelle » de Henri Gobard, à méditer par les tous les bobos-gauchistes croix-Roussiens : « Lors les intérêts économiques de la bourgeoisie se développaient sur un marché national, les bourgeoisie était nationaliste, comme la droite. Aujourd’hui, les intérêts économiques de la bourgeoisie ne peuvent se développer que sur le marché international, la bourgeoisie devient internationaliste, comme la gauche. Il est temps de s’apercevoir que l’argent n’est ni à gauche, ni à droite, l’argent est partout chez lui (…) les marchands n’ont pas de patrie et leur guerre est la guerre permanente et universelle de tous contre tous, guerre contre les peuples (rajout NOVO Lyon et contre le peuple lyonnais et son identité), contre les nations, contre les Etats. »

(1) « Lyon ne sera d’ailleurs plus Lyon, mais une métropole Lyon / Saint-Étienne »

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