Robert Ménard à Polémia : « Les journalistes pensent tous la même chose »

20 octobre 2011 | Actualités, France, Médias

Novopress a diffusé en vidéo l’intervention « Comment les blogs changent les médias dominants » de Robert Ménard samedi dernier à la 4e Journée de Réinformation de la Fondation Polémia d’abord en direct puis en différé. Mais pour ceux qui n’ont pas eu le temps d’écouter cette intervention suivie d’une discussion (1h 35min) voici un florilège d’extraits de l’intervention de Robert Ménard et quelques répliques de Jean-Yves Le Gallou. Texte préparé par Polémia qui nous donne l’aimable autorisation de le reproduire. Pour ceux qui souhaite entendre facilement la vidéo tout en lisant nous republions la vidéo intégrale.

 

Robert Ménard (Sud Radio, i-télé, ancien président de Reporters sans frontières) appartient à la médiasphère. Mais c’est un esprit libre et dissident. Il a accepté de débattre avec Polémia. Petit dictionnaire de la rencontre de Robert Ménard avec la réinfosphère.

 

R. Ménard dans le texte

« Sulfureux »
C’est l’adjectif qui tue. Ça calomnie sans avoir besoin de justifier la calomnie.

« Autocensure »
Elle est liée à un état d’esprit généralisé. Les journalistes sont les premiers censeurs.

« Liberté d’expression »
Tous les jours je mesure les limites de la liberté d’expression. En France on a une vraie liberté d’expression… à condition de se battre pour ça. Le premier ennemi de la liberté de la presse, ce sont les journalistes, ce qu’il y a dans leur tête. La grande presse parisienne est toute d’arrogance et de suffisance pour tous ceux qui ne pensent pas comme elle.

« Débat »
Un certain nombre de gens ne veulent débattre qu’entre eux.

« Internet »
Internet est un instrument fabuleux de liberté : de voir, d’entendre, de lire des points de vue qu’on n’a pas les moyens d’avoir dans les grands médias. Donne plus facilement accès à des points de vue qui ne sont pas majoritaires. Oblige les journalistes à entendre des points de vue qu’ils n’entendraient pas autrement.

« Blogs »
Apportent plus sur les opinions que sur les faits. Plus utiles sur l’éclairage et le commentaire que sur l’information brute. J’y trouve d’autres points de vue, un son de cloche différent. Cela permet de penser à côté de l’endroit où tout le monde pense.

« Uniformes »
Que les médias soient à ce point uniformes cela ne vient ni des puissances d’argent, ni du caractère privé ou public de leur propriété, cela vient des médias eux-mêmes. Les journalistes pensent tous la même chose. Ils le font au nom des bons sentiments. La majorité des journalistes pensent qu’ils incarnent le bien, la justice, la justesse. Quand vous questionnez ce point de vue, vous êtes dans le camp des barbares, des salauds. Dès que vous mettez en question ce qui va de soi pour l’immense majorité, vous vous placez en dissidence. Le problème c’est l’homogénéité du milieu journalistique et la connivence. On ne pose pas de questions, ce qui exclut tout débat.

« Oligarchie financière »

L’idéologie unique des médias n’a rien à voir avec l’oligarchie financière. Cela a à voir avec les machines que sont les médias. Personne ne tire les ficelles. Les médias sont une machine de bien-pensance, de connivence, de bons sentiments, de règles professionnelles qui ne sont jamais interrogées.

« Camp du bien » C’est tellement plus confortable d’être du côté du manche, de ne pas avoir à justifier ses positions, d’être dans le camp du bien.

« Confort » Il y a un confort journalistique, c’est le frein le plus important à la liberté. L’objectivité journalistique ce n’est pas avoir une opinion, c’est ne pas avoir leur opinion.

« Les libraires »
Une caste insupportable. La librairie, le lieu que je croyais le lieu de la liberté, est devenue celui de la censure. A propos de notre opuscule (Vive Le Pen !), écrit avec Emmanuelle Duverger, des libraires nous ont fait savoir que, non contents de ne pas vendre ce livre, ils ne vendraient plus aucun livre de notre maison d’édition. C’est intolérable.

« Débat »
Le problème n’est pas ce qui pose débat, il est dans ce qu’on ne questionne jamais : le bien-fondé des interventions en Afrique ou la peine de mort, par exemple.

« Morale »
Dans leur majorité les journalistes ne diront pas d’un propos qui leur déplaît « ce n’est pas vrai ». Ils vont dire « c’est choquant ». Ils ne vont pas dire « tu as tort », ils vont dire « comment oses-tu dire cela ? ».

« Courage »
Comment sortir du conformisme des médias ? Il y a un mot, cela s’appelle le courage. La vertu qui nous manque, c’est le courage. Des journalistes intelligents, j’en connais plein. Mais les gens intelligents et courageux, c’est rare.

« Extrême droite »
Défendre la liberté de la presse en France aujourd’hui, c’est défendre la liberté de l’extrême droite. Le procès qui est fait si on invite quelqu’un d’extrême droite c’est qu’on est de ce bord-là. C’est insupportable.

Suicide
Le risque est de capituler. Mais il y a des sujets que je n’aborde pas parce que ce serait du suicide. Il y a des limites : si vous les franchissez, vous vous suicidez. Je n’ai pas le syndrome des baleines.

 

Courtes répliques de Jean-Yves Le Gallou

« Extrême droite »
Je suis blindé contre l’accusation « d’extrême droite ». Mais je réfute le terme : c’est de la novlangue, c’est du vocabulaire de diabolisation.

« Blogs »
Ils commentent, bien sûr, mais ils obligent les médias dominants à parler de faits qui autrement resteraient occultés : l’agression raciste d’un jeune Blanc dans un bus il y a trois ans (grâce à fdesouche) ; l’existence de prières musulmanes de rue dans le XVIIIe (grâce à Riposte laïque), par exemple.

« Dissidence »
La dissidence est inconfortable mais elle offre une multitude de petits bonheurs.

« Libraires »
Mon libraire c’est Amazon !

« Oligarchie financière »
Les médias dominants fonctionnent peut-être sans son contrôle. Mais jamais un média dissident n’a été financé, alors qu’il y aurait des journalistes de talent pour le faire et des clients pour le suivre. Au contraire, l’une des plus belles réussites de presse des années 1970/1980, le Figaro-Magazine de Louis Pauwels, a été « normalisé ». A la demande des publicitaires. Malgré ou à cause de ses 800.000 lecteurs.

Source : Polémia.

Voir aussi :

Sur Robert Ménard et Emmanuelle Duverger
http://www.robertmenard.fr/
http://www.revue-medias.com/
http://www.amazon.fr/Vive-Pen-Robert-M%C3%A9nard/dp/2918414271

Sur Polémia

La Tyrannie médiatique
Dictionnaire de la réinformation – Cinq cents mots pour la dissidence

Photo en Une : Robert Ménard à Sud Radio

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